L’incontinence se traduit par des pertes accidentelles ou involontaires d’urine et/ou de selles, provoquées par diverses causes comme les traumatismes obstétricaux pour les femmes, les interventions sur la prostate pour les hommes ou encore les malformations rares ou les troubles neurologiques. Il n’y a pas de statistiques précises tant le sujet est tabou, mais on estime en France à 5 millions le nombre de personnes souffrant d’incontinence.

Certains s’accommodent de fuites importantes, se taisent, « vivent avec », mais la grande majorité des patients est gênée par quelques fuites légères, ce qui peut parfois tourner à l’obsession (de la tâche, de l’odeur) et avoir un réel impact dans tous les aspects de la vie quotidienne (faire des courses, aller à la piscine, dans les transports en commun, en cours, au travail …).

 

Les troubles de la continence s’accompagnent régulièrement de troubles de la sexualité. Ceci pour diverses raisons : anatomiques (entrainant des douleurs aux rapports, un inconfort), neurologiques ou encore psychologiques (peur des fuites lors des rapports, perte de l’estime de soi…).

La situation peut rapidement conduire au cercle vicieux : une incontinence altérant la qualité des rapports intimes engendre forcément de la culpabilité, un excès de pudeur, voire de la honte, et peut entrainer un manque de dialogue avec le partenaire, mais également avec le médecin. Ce manque de communication induit ainsi un défaut de prise en charge des troubles qui, par conséquent, persistent voire même, s’aggravent.

Les différents troubles sexuels se traduisent en général par une diminution, voire un arrêt total des relations intimes, une baisse du désir, une diminution du plaisir, l’apparition de douleurs ou encore, pour les hommes, des troubles de l’érection.

La sexualité devient alors un sujet d’appréhensions et peut conduire à l’évitement total des rapports par la peur des fuites, ce qui est susceptible d’affecter de manière durable la vie de couple.

A cette difficulté, la première et incontournable disposition à mettre en œuvre est le dialogue.

Dialogue avec le médecin en premier lieu, afin de mieux comprendre les liaisons entre les deux troubles, mieux les expliquer et offrir une approche médicale au plus près des besoins et des choix de vie du patient (chirurgie, kinésithérapie, traitements médicamenteux, soutien sexologique, thérapie de couple…). Dialogue également indispensable avec le partenaire, pour dédramatiser une situation souvent moins bien vécu par le malade que par le conjoint, développer ou revaloriser les sentiments de confiances mutuelles et  l’image de soi, et plus concrètement trouver des stratégies pour adapter au mieux les relations sexuelles.

« Si la complicité est là, ça ne pose pas de problème particulier» (témoignage d’une jeune femme atteinte de Spina Bifida).

Enfin, un accompagnement psychologique peut également permettre d’aborder la problématique de manière plus élargie en traitant les craintes du rejet et de l’abandon, l’impact de l’image de soi sur la libido, l’interprétation du regard des autres et aider à l’appropriation et l’acceptation de la pathologie.

Sources :

–   Dossier presse « incontinence et sexualité » AFU

–   Parlons-en ! Comment vivre ma sexualité avec des troubles de la continence ? NeuroSphinx